vendredi 3 mai 2019

1967 - Village Séraphin



Regarder la bande annonce du Village de Séraphin.

Le Village de Séraphin nous reporte au temps de la colonisation des Pays-d'en-Haut que l'écrivain adélois, Claude-Henri Grignon, a fait revivre dans «Un homme et son péché». Son roman, inspiré de l'histoire vécue, a donné lieu à la réalisation de trois films et de séries radiodiffusées et télédiffusées. Depuis, le nom de «Séraphin» est passé dans notre vocabulaire pour qualifier une personne avare.

Le début de la colonisation remonte au milieu du 19e siècle. Un regard sur l'histoire nous rappelle que la population du Québec a presque triplé en 30 ans, passant de 325,000 personnes en 1820 à 890,000 en 1851. Le territoire agricole des anciennes seigneuries ne suffit plus à assurer la survie de la population. On quitte de plus en plus la campagne pour la ville. Là aussi, l'industrialisation est insuffisante pour répondre aux besoins. Devant cette situation, à partir des années 1830, les Canadiens-français émigrent vers les États-Unis, attirés par les salaires élevés des manufactures de la Nouvelle-Angleterre. Combien sont-ils partis? Entre 1830 et 1930 on estime, selon les auteurs, de 1 million à 1 million 300 milles le nombre de personnes qui ont quitté le Québec.

Une des solutions préconisée pour réduire cette «saignée» de la population fut la colonisation. Fortement encouragée par le clergé et appuyée par le gouvernement, particulièrement par le curé Labelle qui fut sous-ministre de l'agriculture et de la colonisation, elle vise à fournir aux colons les moyens d'assurer leur survie en leur offrant la propriété d'un coin de terre à défricher et à développer.

Les premiers colons s'installent à Sainte-Adèle vers 1840. Son territoire est alors immense. En 1855 il s'étend de Piedmont jusqu'à Ste-Agathe, incluant Mont-Rolland et Val-Morin. Dans un premier temps, (1846-1854) les colons sont desservis par une mission qui assure la présence régulière du prêtre. Peu à peu on s'organise: une école naît (1851), une église se dresse (1854), différents services s'installent: Bureau de poste, magasin général, boutique de forge, cordonnerie, médecin, notaire... La population s'accroît. Après 40 ans on compte 270 familles dont 26 qui résident au village, totalisant 1555 «âmes catholiques» (1883).




Au Village de Séraphin on a préservé le bâtiment construit sur place dès 1842, c'est maintenant l'auberge. 17 maisons meublées ont été reconstituées sans compter la gare qui sert maintenant de cafétéria et une maison de colon affectée à la boutique de souvenirs.

C'est à partir de matériaux récupérés de maisons en pièce sur pièce de la région que les maisons de colons ont été érigées. Les autres bâtiments ont été construits selon les tendances de l'architecture régionale traditionnelle. Le mobilier et les objets anciens proviennent en majorité de la région.


Chacune des maisons du Village est associée à des personnages du roman de Claude-Henri Grignon, ce qui permet d'observer les différentes classes de la société de l'époque: notables, artisans, colons. La présence de l'église, du presbytère, de l'école, de la croix du chemin de même que les objets religieux omniprésents dans chacune des maisons soulignent l'esprit religieux qui régnait.

Le Château de la Riche Héritière s'inspire du roman et reflète aussi les luxueuses maisons victoriennes du temps. C'est donc une invitation à découvrir le passé et le patrimoine des Pays d'en-Haut que vous propose le Village de Séraphin.

Bonne Visite!!!

La carte du village



L'entrée au village


Fidèle à la tradition le Village de Séraphin accueille les touristes. Le développement de Sainte-Adèle comme lieu de villégiature remonte au début du siècle. Déjà, en 1925, on estimait les dépenses des «touristes» en frais d'hôtellerie, d'embauché de personnes dans les villas et d'achats chez les marchands à 25,000 $ par année. Somme fabuleuse pour l'époque.

L'auberge du père Ovide


L'auberge du Père Ovide fait partie du patrimoine adélois. La section centrale de la maison, en pièce sur pièce, a été construite vers 1842 par un des premiers défricheurs, Séraphin Bastien. Au fil du temps elle a été agrandie et aménagée en fonction de nouveaux besoins. Ses murs extérieurs ont été recouverts de planches.



Dans l'auberge, Claude-Henri Grignon a fait revivre des personnages tels le Père Ovide, sa femme surnommée «la lionne», les habitants et les voyageurs.

Le four à pain


Le four à pain témoigne de l'autonomie des colons. Au 19e siècle on cultivait surtout le sarrasin, l'avoine, l'orge, le foin et les pommes de terre. Les autres revenus provenaient d'industries secondaires telles le sirop d'érable, le bois de chauffage, la fabrication de bardeaux et l'artisanat, sans oublier la «perlasserie» qui consistait à fabriquer du caustique à partir des cendres de bois franc.

Le bureau de poste


Aujourd'hui encore, Poste Canada prélève quotidiennement le courrier au Village de Séraphin ce qui fait de cet endroit un Bureau de poste authentique.



Une salle de couture a été reconstituée dans la section résidentielle du bâtiment. Le Bureau de poste du Village de Séraphin rappelle le personnage du roman, Mademoiselle Angélique Pothier, maîtresse de poste, personne cultivée, organiste, enseignante et couturière.

Le magasin général


On pouvait se procurer de tout ou «presque»: nourriture, accessoires de maison, outils, nécessaire pour la couture, etc. Il servait à l'occasion aux réunions du Conseil municipal et fut le témoin de débats politiques.

La maison du docteur Cyprien


Vers les années 1860 le premier médecin s'établit dans la région. Le docteur jouera un rôle important au sein de la communauté. Entre 1865 et 1892 deux médecins se sont partagé le titre de maire durant 13 ans.



On peut voir le meuble qui a servi de pharmacie au Docteur Wilfrid Grignon, deuxième médecin de Sainte-Adèle et père de l'auteur des «Belles Histoires des Pays-d'en-Hauts. Le Dr Grignon fut très actif: agriculteur, conférencier, écrivain dans 3 ou 4 quotidiens, conseiller, juge de paix, maire et enfin préfet de comté. Il fonde, entre autres, la Société des cercles agricoles et établit une ferme modèle. On le retrouve même dans la liste des organistes à l'église.

L'atelier et la cuisine du cordonnier




Les centres culturels et de loisirs n'existant pas, les endroits publics les remplaçaient. Aussi on n'hésitait pas à s'offrir une partie de «jeu de dames» à l'occasion.Des propos recueillis dans les années 1925 font état qu'au point de vue nourriture il fallait souvent se contenter de peu.


«On fait bouillir dans l'eau des choux gras, des feuilles de patates. On jette la première eau verte comme de la peinture. Quand on le peut on laisse tomber là dedans un peu de viande et de la farine pour épaissir le bouillon». Heureusement, ce n'était pas le cas tous les jours, mais le «lard» revenait souvent sur la table.

La maison du notaire Le Potiron




La maison du notaire Le Potiron. Prêteur d'argent à l'occasion, le notaire se trouvait au coeur des confidences. Très souvent il agissait comme secrétaire de la municipalité.

Voici un coin de la salle à manger et l'étude du notaire qui occupait une autre pièce de la maison.

La boutique de forge


La maison de la mère Boisclair


Les maisons de colons étaient situées dans les rangs, ce qu'on appelait alors la paroisse. La maison Boisclair est construite en pièce sur pièce. Elle était blanchie à la chaux, cette dernière étant moins coûteuse que la peinture. A gauche on aperçoit la laiterie.


L'intérieur de la maison de la Mère Boisclair rappelle ces «femmes dépareillées»: habiles, ingénieuses, vaillantes... On filait la laine et le lin qui servaient à la confection de vêtements et de la lingerie de maison. Rien ne se perdait. On récupérait les bonnes parties des vieux vêtements pour en faire des «courte-pointes», des tapis... Le surplus était échangé contre des produits alimentaires ou vendu à la ville. Les montréalais appréciaient le travail artisanal des adéloises ce qui permettait à certaines d'aller chercher un petit revenu additionnel.

La maison du père Laloge



Le mobilier était de fabrication artisanale. On s'éclairait à la bougie ou à la lampe. On cueillait l'eau au puits ou à la pompe. L'électricité et l'aqueduc viendront dans les années 1920. Encore aujourd'hui, dans certains rangs, on ne bénéficie toujours pas du service de l'aqueduc.

La maison d'Alexis



L'entrée principale est située dans le mur pignon.

À l'intérieur de la maison d'Alexis quelques outils placés près de l'armoire dite «encoignure» rappellent la période du défrichage et du chauffage au bois.

La maison de Basile Fourchu



La famille moyenne au Québec dans ces années est de 7 personnes. On retrouve des familles plus nombreuses, c'était le cas du colon incarné par Basile Fourchu dans «Les Belles Histoires». Il avait 13 enfants vivants. Le gouvernement octroyait une terre de cent acres aux parents de 12 enfants.

Le "shack" de Bill Wabo


La maison de Séraphin, un personnage légendaire


Elle a été reconstituée d'après la description de Claude-Henri Grignon et d'une gravure ancienne fournie par le créateur du personnage. Pour créer son personnage de Séraphin, l'auteur affirme qu'il s'est inspiré de trois personnes de la région et qu'il n'exagère en rien le côté avaricieux de l'usurier.



Séraphin conservait tout dans le «haut-côté», y compris son argent dans des sacs d'avoine et les objets laissés en gage par ses emprunteurs.La cuisine chez Séraphin. La «passion» de Séraphin, l'avarice, l'entraîne à réduire les dépenses au minimum. Il impose à son épouse, Donalda, une vie misérable.

Le château de madame Mayfair


Le salon du château de la riche héritière



Durant l'ère victorienne, la reine Victoria ayant régnée de 1837 à 1901, les bourgeois se bâtissent des fortunes qui leur permettent de s'offrir, entre autres, des maisons et du mobilier à l'instar de l'aristocratie. L'accès au luxe et au confort est favorisé par l'industrialisation alors en pleine effervescence. Inspirés de styles anciens, souvent combinés et interprétés au goût du jour, les canapés et fauteuils maintenant bien rembourrés sont accompagnés d'une variété de meubles d'appoint: consoles, petites tables, étagères, buffet sur lesquels on expose soigneusement ses bibelots et objets de luxe. Quel contraste avec Séraphin Poudrier qui cachait sa fortune, son or, dans des sacs d'avoine.

La salle à manger et la cuisine



Dans la salle à manger, papier peint, tentures, tapis persan (Iran actuel), lampes, chandeliers, meubles d'appoint et plats de service concourent à relever l'ambiance feutrée et à mettre en valeur le mobilier. A l'époque victorienne les meubles sont créés à partir d'essence de bois de qualité dont le noyer noir qui a souvent la vedette.

La chambre de madame Mayfair



La chambre de Madame comporte tout le mobilier susceptible d'assurer le bien-être: fauteuil, table de toilette, ensemble à déjeûner. Le mobilier est hautement sculpté de motifs divers: coquillages, fleurs quand ce n'est pas un chapeau de gendarme stylisé comme c'est le cas pour la tête de lit.

La chambre des invités et la salle de bain



Tout a été pensé pour leur assurer le confort. L'imposante armoire à glace est née au 19e siècle et confirme le souci qu'apporte le bourgeois à soigner sa personne autant que son intérieur. La table de chevet avec son plateau de marbre est révélatrice de l'engouement pour ce matériau. Il recouvre fréquemment les tables, les bureaux, les buffets, les guéridons et les étagères. La salle de bain est un autre moyen de répondre à cette soif de confort que peuvent s'offrir les bourgeois, nouveaux riches.

La petite école du rang croche



En 1883 Sainte-Adèle comptait six écoles de rang et une école de village.

Tous les écoliers, peu importe leur niveau, étaient reunis dans la même salle. Il va sans dire que le travail d'équipe était favorisé afin de permettre à l'institutrice de s'occuper de tous les groupes. Souvent la «maîtresse d'école», comme on l'appelait, résidait dans le même bâtiment à l'étage supérieur.

L'église du village


L'architecture de l'église du Village de Séraphin est inspirée de la première église de Sainte-Adèle ouverte en 1854. Le premier curé résident Monsieur Éphrem Thérien est arrivé en 1852. L'église à l'époque était une «vraie glacière», nous dit-on. Le deuxième curé, Monsieur Romuald Fournier (1855-1859) y souffre de rhumatisme.



L'autel provient de l'église de Val-David, la croix du chemin rappelle la dévotion qui animait la population. Nombreuses au Québec les croix permettaient aux gens éloignés du village de se regrouper pour célébrer le mois de Marie (mai) et la Fête-Dieu.

Le presbytère


Quatorze ans après l'érection de l'église le curé pouvait entrer dans son nouveau presbytère érigé grâce à une corvée des paroissiens. Avant, le curé logeait dans la sacristie de l'église.

La gare du village de Séraphin


Le «petit train du nord» arriva à Sainte-Adèle le 1er septembre 1892. Quel progrès pour ceux dont les pères avaient dû se frayer un sentier à travers les bois et construire des chemins, cahin-caha, au caprice des accidents géographiques. Avant le train, la marche à pied et la charette en été, les raquettes et le «berleau» en hiver figuraient parmi les seuls moyens de communication. Pour un voyage aller-retour à Montréal, il fallait alors compter 4 jours.


Au Village de Séraphin le visiteur peut prendre «le petit train» qui serpente sur le site. On le voit ici passer près de la maison du Père Laloge.

Veuillez prendre note que le musée du village de Séraphin à fermer ses porte définitivement le dimanche 27 septembre 1998.


Au jour le jour - 12 décembre 1983

Documentaire sur le village de Séraphin et entrevue avec la fille de Claude Henri Grignon Madame Claire Grignon.


Fermeture du Village de Séraphin - 27 septembre 1998

Une vente au enchère à eu lieu en 1999 pour la vente de tous les objets ainsi que les maisons.

Photo et Vidéo - Collection Jean Layette

8 commentaires:

  1. merci pour ce beau documentaire . Nous en avons passé des heures à écouter ce programme
    C'est un beau souvenir à conserver

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  2. Oui moi depuis mon enfance que je regarde cette emmission merci

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  3. C'est le plus beau souvenir que je je garde dans mon coeur yvon lord

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  4. Merci , beaux souvenirs !

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  5. Qu’el est le nom du cheval de Séraphin

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  6. Ah oui j'ai des ohoto quand j'allais merveilleux j'ai pleurer quand ils ont fermer

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